Le télétravail et l’immobilier sont-ils compatibles ?
Le télétravail et l’immobilier
sont-ils compatibles ?
L’une des conséquences du confinement est certainement, à travers la création de nouvelles habitudes, la généralisation du télétravail.
Même les agents immobiliers, négociateurs, mandataires ou promoteurs, ont modifié leurs méthodes de travail pour s’adapter à ces nouvelles habitudes. Il est possible de réorganiser ses journées pour en tirer le meilleur parti, assurer une certaine continuité à notre activité. La capacité de résilience du professionnel de l’immobilier est sans limites.
Si la crise a contraint les entreprises à se réorganiser, elle n’a fait que mettre l’accent sur les avantages déjà bien connus du télétravail :
- Moins de temps de transport, donc moins de fatigue et de stress ;
- Une plus grande flexibilité dans les horaires ;
- Une meilleure gestion de l’équilibre vie privée/vie professionnelle ;
- Plus d’autonomie ;
- Et globalement plus de bien-être, qui influe sur le moral et sur la productivité.
Pour les entreprises, ce n’est pas un jeu à somme nulle. Là aussi, les atouts sont notables : réduction des coûts liés à la location ou l’achat de bureaux, meilleure qualité de vie pour les salariés, productivité accrue, empreinte carbone moindre, etc. De nombreux facteurs, parfois en lien avec ces avantages, ont poussé depuis longtemps certaines entreprises à recourir en partie au travail à domicile, comme la dispersion géographique des équipes, le désir de faire des économies sur le foncier. On ne peut pas nier non plus que les mentalités évoluent, que les acteurs de l’économie tiennent compte des enjeux relatifs à l’environnement, la mobilité ou l’équilibre personnel de leurs employés, et qu’ils s’adaptent à une réalité économique nouvelle : la hausse du nombre de prestataires.
Le télétravail dans l’immobilier : « c’est compliqué »
Cette situation tient essentiellement aux particularités de ce secteur d’activité. Même si la digitalisation des outils et des processus métiers rendent possible la prise en charge de certaines tâches à domicile, il reste que toute une partie du travail quotidien du négociateur ne peut pas être remplacée par des courriels, des messages WhatsApp ou des visites virtuelles. L’importance de la prospection terrain, la nécessité du lien social générateur de confiance, l’inéluctabilité de la visite physique des biens immobiliers pour réaliser des estimations et faire découvrir les logements aux acheteurs potentiels, l’incontournable présentiel lors de la signature finale et la remise des clés – tout cela fait que l’immobilier se prête moins au télétravail que d’autres secteurs.
Il n’est d’ailleurs pas souhaitable qu’il en aille autrement. Le « tout-digital » dans l’immobilier n’est même pas une option : c’est une impossibilité de fait, même s’il est quelques fois tentant de tout gérer en ligne.
La relation entre les acteurs d’un projet immobilier constitue la base même de la réussite dudit projet. La confiance se tisse dans le lien relationnel : entre le professionnel et son client, entre les deux parties concernées par la transaction (propriétaire et acheteur), même si grâce à la visio-conférence les intermédiaires comme les notaires peuvent gérer la signature à distance.
Cela ne veut pas dire que le télétravail est inutile. Loin de là. Il est possible de s’atteler à des tâches administratives et de gestion d’entreprise trop souvent laissées de côté par manque de temps. Réfléchir à la pertinence de son processus de vente, au management de son équipe, à l’argumentaire commercial, travailler à la construction de son audience par la visibilité de son entreprise sur les réseaux sociaux, la rédaction d’articles notamment pour google… etc.
Discuter par téléphone avec certains vendeurs ou acquéreurs pour affiner les contours de leur projet reste possible et quelques fois pertinent.
Le télétravail invite à repenser le travail et à revoir les modèles managériaux hérités du XXe siècle, au prétexte qu’il est possible de fonctionner autrement que dans le cadre conventionnel de l’entreprise et des bureaux.
Une évolution des mentalités est souhaitable : se défaire de la culture du présentiel à tout prix, des horaires immuables, de la performance associée à la présence au bureau.
Mais cela ne veut pas signifier qu’il faut renvoyer tout le monde à la maison.
Tous les métiers ne sont pas adaptés au télétravail, ni que tous les salariés sont aptes à l’adopter. Un commercial aura bien du mal à vendre son produit en démarchant uniquement par téléphone, privé de sa capacité à faire une démonstration et à générer de la confiance.
Le télétravail dans l’immobilier est donc possible, oui. Mais il doit être l’exception plutôt que la norme. Et c’est aussi ce que veulent vos clients, soucieux de conserver ce lien social qui vous lie à eux.